Défixions Sucrées
Œuvre d'art, la planche de dessins « Défixions sucrées » présente comme une étude botanique la plante, la fleur, l'arbre et l'animal, avec les graines, les cosses, les organes de reproduction. Focalisant une figure, l’image est bien isolée au milieu d’un fond plein. Cette fidélité assure sa beauté, sa singularité dans les dessins techniques, de la même façon que dans un musée d’histoire naturelle.
Stella Sujin, inspirée des imaginaires scientifiques, parvient à personnaliser les dessins, à contourner les règles. Mouvantes, frémissantes et errantes les images de l’hybridation expriment une autre « manière d’être » intrinsèque à leur réalité biologique. De ce fait, leurs allusions obligent le spectateur à se demander sur le mode ironique ce que veut dire posséder son corps. Fascinante et sensorielle, l’expression picturale de l'œuvre invite à ressentir étrangement le rouge dans sa peau. Liquide corporel, qui sort par des orifices du corps et en traverse le seuil. L’eau pénètre toute image vivante dans l'action du feu, de la colère.
Les forces de sorcières. Réputée repoussante, laide et maléfique, la sorcière, plutôt femme, était brûlée et mal aimée. Elle amène ses jardins de plantes et de fleurs et ses compagnons : l’agneau, le bouc, le cheval, le lièvre, etc. Elle est porteuse en soi d'une énergie de vie, de s'inventer soi-même et hors-de-soi. Guérisseuse, magicienne et sensuelle.
L’exposition « Défixions sucrées » est une monographie écrite par une sorcière imaginaire. - Lina Kim (commissaire d’exposition)